Une preuve d’affection est parfois dans un poisson d’avril

Nous voici le 1er avril, jour de la fête des Miyako Odori, 都をどり, danses des cerisiers en fleurs au Japon et jour des bonnes blagues potaches dans pleins d’autres pays (Allemagne, Brézil, France, Croatie, Royaume-Uni, Liban, etc …).

C’est un jour où l’on peut voir des manchots voler, comme dans un très sérieux documentaire animalier de la BBC :

Je suis sûre que vous êtes déjà en train de chercher tous les canulars et les hoax que nos journaux ont produit pour l’occasion (cela dit avec l’actualité politique actuelle, la mission va être particulièrement dure cette année, même Le Gorafi a du mal à créer de fausses informations amusantes en ce moment) !

Je profite de l’occasion pour évoquer avec vous un évènement qui s’est produit un 1er avril 1921 et qui a été pris comme une mauvaise blague de 1er avril par le consulat français basé à Santiago au Chili.

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C’est un 1er avril 1921 qu’Adrienne Bolland, pilote d’essai française devient la première femme à avoir survoler les Andes, entre le Chili et l’Argentine ! C’est une personnalité totalement atypique, une femme bagarreuse sur terre, humble dans le ciel, qui est devenue pilote pour rembourser des dettes de jeu. Après avoir eu sa licence et traversé la Manche en 1920, son employeur, Caudron, l’envoie en Argentine faire des vols de démonstration.

De nombreux pilotes depuis 1913 avaient essayé de traverser les Andes. Le Congrès du Chili offrait même 50 000 pesos pour la première traversée réussie de la gamme par un Chilien (si aucun étranger l’avait fait d’abord) entre les 31ème et 35ème parallèles , où se situent les pics les plus élevés. L’officier de l’armée chilienne Dagoberto Godoy a remporté le prix en 1918.

Bolland ne connaissait pas la région. Elle raconte qu’une nuit, une jeune femme, envoyée par un medium, est venue dans sa chambre l’avertir d’un danger durant son vol. Elle lui dit que lorsqu’elle verrait un lac en forme d’huître, de tourner à gauche vers un visage de montagne escarpé qui ressemble à une chaise renversée. Ce conseil lui aura sauvé la vie durant cette pénible traversée à bord du G.3. Son costume de vol et le pyjama, qu’elle portait sous sa veste en cuir remplis de journaux n’ont pas suffit à la garder au chaud. L’avion n’avait pas de pare-brise et je vous laisse imaginer les effets du froids sur un corps à cette altitude durant 4h (entre 4 500 et 6 959 mètres). Lorsqu’elle a atterri enfin à Santiago, elle fut surnommée « the goddess of the Andes« .

Par la suite, elle s’est engagée dans la cause des suffragettes, aux côtées de Louise Weiss, puis auprès des républicains pendant la guerre civile espagnole et plus tard dans la Résistance française durant la Seconde Guerre Mondiale.  Une femme intrépide et combative !

Si vous voulez en savoir un peu plus sur elle, je vous invite à lire une interview d’elle qui a été faite par la revue Icare : cliquez ICI.

Je vous laisse sur cette anecdote et je vous souhaite un Happy April Fool’s Day !

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sources image :
http://allthefreestock.com/
http://flickriver.com/photos/27862259@n02/6708330325/

sources écrites :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Adrienne_Bolland
http://www.ctie.monash.edu.au/hargrave/bolland.html
https://histoireparlesfemmes.com/2015/02/04/adrienne-bolland-aviatrice-intrepide-et-feministe/

3 réflexions sur “Une preuve d’affection est parfois dans un poisson d’avril

  1. elle était drôlement courageuse! Moi qui suis frileuse comme pas possible et qui ai le vertige rien que debout sur une chaise, je n’aurais jamais pu faire le quart de ce qu’elle a fait!

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