Poupoupidou dans les Ardennes Belges

Aujourd’hui, je vous emmène manger des frites dans la ville imaginaire de Reugny dans les Ardennes Belges !

004783031L’hôtel du Grand Cerf,
de Franz Bartelt
Éditions : Seuil

4ème de couverture :
« À Reugny, petit village au cœur des Ardennes, plane depuis cinquante ans le secret de la mort de Rosa Gulingen. La star mondiale de cinéma avait été découverte noyée dans la baignoire de sa chambre à l’Hôtel du Grand Cerf, qui accueillait l’équipe de son prochain film ; du bout des lèvres la police avait conclu à une mort accidentelle. Quand Nicolas Tèque, journaliste parisien désœuvré, décide de remonter le temps pour faire la lumière sur cette affaire, c’est bien logiquement à l’Hôtel du Grand Cerf qu’il pose ses valises. Mais à Reugny, la Faucheuse a repris du service, et dans le registre grandiose : le douanier du coin, haï de tous, est retrouvé somptueusement décapité. Puis tout s’enchaîne très vite : une jeune fille disparaît ; un autre homme est assassiné. N’en jetons plus : l’inspecteur Vertigo Kulbertus, qui s’est fait de l’obésité une spécialité, est dépêché sur place pour remettre de l’ordre dans ce chaos. « Le noir, pour peindre les mœurs, c’est une bonne couleur », dit l’auteur. Écrite dans un style impeccable, cette enquête faussement classique verra tout un village passé au crible de la plume si particulière de Franz Bartelt, toujours entre burlesque et mélancolie. Dans Hôtel du Grand Cerf, on rit énormément, mais tout est élégant, et rien n’est banal. »

Le terreau : les Ardennes Belges

Certains noms de villes sont réels comme Bouillon, Liège ou Dinan, d’autres sont transformés, Charleville devient Larcheville et d’autres n’existent pas dans cette région, cf. Reugny. Déroutant, non ?
A Reugny, petit village de campagne, on ne parle pas aux étrangers et on règles ses comptes entre soi. Franz Bartelt nous offre une galerie de personnages au vitriol à la fois grotesques et réalistes. Le douanier du coin a des dossiers sur tout le monde dans le village. Ce village est, d’après lui, remplis à ses yeux de délinquants et de criminels. En toile de fonds, nous avons des attentats à la bombe sur les grandes villes, des cols bleus en grève qui bloquent les routes et un centre de Motivation pour cols blancs à la recherche de leur animal intérieur (de préférence solitaire et carnassier). La manière de construire cette critique sociale a quelque chose des œuvres d’un Guy de Maupassant ou d’un Claude Chabrol.

L’enquête policière

Pour résoudre l’enquête sur les morts du douanier et du fou du village, ainsi que sur la disparition de la jeune fille de l’Hôtel du Grand Cerf,  on dépêche un drôle de personnage, Vertigo Kulbertus, un inspecteur qui se nourrit exclusivement de frites et de cervelas. Derrière son empâtement, sa grossièreté et son aptitude étrange à agacer tous les habitants, se cache un esprit fin. Curieusement, je peux vous affirmer qu’à la fin de ce livre, vous allez aimer ce type !
L’histoire suit en compte à rebours, les 14 jours qui séparent Vertigo de sa retraite.

Le documentaire

Une seconde enquête se cache dans ce livre. Un journaliste du dimanche, Nicolas Tèque est chargé d’enquêter sur la mort tragique d’une actrice des années 60. Rosa a été retrouvée noyée dans la baignoire de sa chambre à l’Hôtel du Grand Cerf. Elle tournait dans la région « Le village oublié »… le sujet idéal pour un documentaire ou un « Faites entrer l’accusé ». Mais les deux enquêtes sont-elles liées ?
Il faudra lire ce roman pour le savoir !

 » Il n’y a que dans les romans qu’on connaît le fin mot de l’histoire, Nicolas. Dans la vie, on n’arrive jamais à tout savoir. Ce n’est d’ailleurs pas très utile. Mais, à propos de toutes ces histoires, s’il fallait savoir une chose, Nicolas, une seule, ce serait que nous ne sommes pas dans un roman. »
Vertigo Kulbertus dans Hôtel du Grand Cerf, de Franz Bartelt

Pour conclure, je vous dirais que ce petit livre est amusant et fascinant, glauque et mordant, gras et poétique. Si vous aimez les histoires policières avec une bonne dose d’absurde, vous adorerez cette histoire et cet auteur.

15 réflexions sur “Poupoupidou dans les Ardennes Belges

    • J’ai été intriguée par la quatrième de couverture qui m’annonçait une histoire sympa. Et puis, je viens de Champagne-Ardennes à l’origine. J’ai des amis très chers dans les Ardennes et j’ai souvent passé la frontière pour aller à Bouillon notamment. Bref, moi aussi, j’ai une certaine sensibilité pour les Ardennes, qu’elles soient belges ou françaises 😉

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  1. merci beaucoup pour cet article qui m’a donné très envie de lire le livre!
    Rien qu’à lire le nom de l’enquêteur tu as piqué ma curiosité 🙂 en plus ça tombe bien je cherche justement des livres policiers à ajouter à ma PAL pour un peu d’inspiration !

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  2. Coucou à vous trois !

    Merci d’être passées sur mon blog et d’avoir aimé ma dernière chronique.

    Je suis sûre que ce roman va me plaire ! J’adore les histoires absurdes et burlesques. Je le garde dans un coin de ma tête, merci pour cette critique très complète !

    Aimé par 1 personne

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