Pour ce #VendrediLecture, je vous emmène à Beckford, sur les bords de la rivière avec un thriller qui rentre tout droit dans la catégorie des « tuniraspastecoucher« .
Au fond de l’eau, Paula Hawkins
Traduit par Pierre Szczeciner et Corinne Daniellot
Editions : Sonatine
4ème de couverture :
« La veille de sa mort, Nel a appelé sa sœur, Julia. Qui n’a pas voulu lui répondre. Alors que le corps de Nel vient d’être retrouvé dans la rivière qui traverse Beckford, leur ville natale, Julia est effrayée à l’idée de revenir sur les lieux de son enfance. De quoi a-t-elle le plus peur ? D’affronter le prétendu suicide de sa sœur ? De s’occuper de Lena, sa nièce de quinze ans, qu’elle ne connaît pas ? Ou de faire face à un passé qu’elle a toujours fui ? Plus que tout encore, c’est peut-être la rivière qui la terrifie, ces eaux à la fois enchanteresses et mortelles, où, depuis toujours, les tragédies se succèdent. »
Une atmosphère humide
Avec cette canicule, j’avais furieusement besoin d’un livre qui me fasse oublier le thermomètre. Et c’est un pari réussi !
Car ce que l’on ne peut pas retirer à Paula Hawkins, c’est qu’elle est une bonne conteuse. Elle a réussi dans ce roman à nous plonger dans un petit village anglais, sinistre, hanté par cette rivière et sa célèbre attraction touristique, le bassin aux noyées. Depuis l’époque moderne et ses ordalies à aujourd’hui, les eaux attirent les âmes en perditions et les bourreaux. Et c’est grâce à cette atmosphère et son talent de conteuse, que Paula Hawkins transforme la banalité digne d’une série policière de type Bones, en un roman que vous ne pourrez pas lâcher avant de l’avoir fini !
Un roman choral
Le dynamisme du roman est assuré par des chapitres courts et surtout par l’intervention à chaque chapitre d’un personnage différent qui intervient avec un style qui lui est propre. C’est plutôt bien réussi, le résultat est vivant. Seulement, je vous conseille de rester bien concentré car un roman choral ça peut déboussoler ! Il y a tellement de personnages et de points de vue qu’il n’est pas toujours évident de se souvenir de qui est qui !
Des personnages réalistes
Certes les personnages sont largement moins creusés que dans La fille du train. Mais ça ne retire rien à la complexité et au réalisme des personnages. Vous aurez du mal à vous attacher à qui que ce soit. Pourtant vous reconnaîtrez beaucoup de personnages du roman dans votre entourage, même lointain, dans l’apparent dédain d’une ado ou dans ce vieux con qui méprise les femmes. Vous y découvrirez des personnages confrontés aux tabous familiaux, à l’obscurantisme de gens vivants dans un coin très reculé, à l’idiocratie, aux dictats de la maigreur et autres joyeusetés …
Pour conclure je vous dirais que ce roman est foutrement addictif. Certes il ne casse pas 3 pattes à un canard (et remarquez comme ce serait cruel de s’attaquer à un animal qui à déjà souffert des aléas de la pollution), vous ne voudriez pas aller dans un tel village pour vos vacances et la majorité des personnes que vous croiserez sont franchement détestables, et pourtant il y a quelque chose de fascinant dans ce livre.
Reste une question en suspend : quand sort le film ?